Comment nous sommes peu à peu devenus écolo
Comment tout a commencé
Il y a quelques années, je prenais les écolos pour des doux-dingues, idéalistes et perchés, coincés dans les années hippies. En bref. Je n’avais alors pas conscience du tout de la gravité de la situation, du réchauffement climatique, de tout ça. Je suis une personne assez peu terre-à-terre ; pour moi, tout ça, c’était des problèmes de scientifiques, si tant est qu’il y avait vraiment un problème. Ce qui comptait pour moi, c’était de pouvoir lire, voir des œuvres d’art, écouter de la belle musique, avoir des amis, aimer et être aimée. Des préoccupations bien éloignées de l’état de santé de la planète.
J’ai ensuite épousé mon mari, qui s’en fichait pas mal non plus. Il avait cependant de l’avance sur moi dans la décroissance, puisqu’il était (et est toujours -pour ne pas dire toujours plus) passionné par le logiciel libre.
Nous avons tous les deux grandi à la campagne ; mes parents sont des écolos qui ne se revendiquent pas comme tels si bien que je ne m’en étais jamais rendue compte. Donc pour nous, avoir des poules ou un potager est quelque chose d’assez normal, mais nous n’avions jamais vraiment fait le lien avec une quelconque écologie.

Une démarche d’abord économique
Au début de notre mariage, il y a presque 4 ans, nous ne roulions pas sur l’or (sans être fauchés pour autant !), et je me préoccupais pas mal de l’état de nos finances ; c’est un peu comme ça que tout a commencé. Le premier pas que nous avons fait sur le chemin de la consommation respectueuse a été de faire notre lessive maison. C’est ma belle-mère qui m’avait parlé de ça, et qui m’avait filé sa recette. J’ai donc commencé, plus par souci d’économie que d’écologie, et comme cela fonctionnait très bien, je n’ai plus jamais arrêté. Puis j’ai voulu essayer de faire les courses en vrac, parce que j’avais entendu dire que cela revenait moins cher. Cela n’a pas été concluant pour nous : à Angers, où nous vivions, les boutiques de vrac étaient clairement hors de prix (bonjour le litre de jus d’orange à 15€ !). Nous avons néanmoins continué un peu, notamment pour les produits secs, mais nous favorisions tout de même le drive sur-emballé. J’étais enceinte de notre 2ème, et aller faire les courses avec P. (qui avait environ 9 mois) et mon gros bide était au-dessus de mes forces !
Les enfants : le déclencheur
L’arrivée des enfants a tout de même commencé à me faire me poser davantage de questions sur l’écologie : couches aux perturbateurs endocriniens, crème pour les fesses cancérigène… Tous ça me faisait cogiter. Mon mari me suivait, mais n’était pas pour autant au taquet pour se bouger lui-même. C’était un peu « ma lubie », qu’il respectait, mais pas plus. En plus de la lessive, j’avais commencé à faire le shampoing, avais acheté un vinaigrier, faisais la vaisselle au savon de Marseille, et nous allions aussi souvent que possible au marché pour acheter les produits frais. Des petits pas de souris, donc.
En janvier 2018, deux mois après la naissance d’I., nous nous sommes installés à Prague. Cela a mis un petit coup d’arrêt à mes efforts : je ne comprenais rien, ne savais pas où aller pour faire les courses en vrac, ou pour trouver un genre d’AMAP… Nous sommes donc retournés au supermarché. Mais nous faisions toujours notre lessive à la maison. C’était un acquis sur lequel nous ne sommes jamais revenus.
Pendant l’été, nous sommes rentrés en France pour les vacances, et j’ai acheté le livre de Bénédicte Moret et Jérémie Pichon « Famille presque zéro déchet: Ze guide ». Je l’ai dévoré en deux jours, et cela m’a vraiment remotivée. J’ai pris conscience à ce moment de l’importance de l’enjeu écologique, et que nous avions notre part à faire.
Mon mari (ce grand lecteur hihi) a commencé lui aussi à lire ce livre, et les quelques pages qu’il a lues l’ont également complètement convaincu.

Où nous en sommes aujourd’hui
De retour à Prague, nous nous sommes activés pour trouver, à défaut d’une AMAP, une société de paniers bio, que nous avons commencé à nous faire livrer. Nous avons également trouvé un magasin en vrac, où nous achetons maintenant presque tous les produits secs : riz, couscous, pois chiches, café en grains (que mon mari moud avec amour avec son moulin à café en bois fabriqué artisanalement en Tchéquie !), farine, cassonade, épices… Nous sommes revenus aux pâtes en sachet du commerce, car nous n’avons pas aimé les différentes sortes de pâtes que nous avons pu tester dans cette boutique. Et pour ce qui est des laitages, il existe à Prague une laiterie en vrac, mais elle est à l’autre bout de la ville ; nous y avons donc renoncé pour le moment.
Concernant la viande, nous nous fournissons soit à la boucherie du quartier (mais la viande n’est pas bio), soit avec notre panier de fruits et légumes (mais elle est emballée dans du plastique). Donc pas de solution idéale encore de ce côté-là.

Comme je me suis mise à la couture il y a maintenant un peu plus d’un an, nous n’achetons presque plus de vêtements. Pour les enfants (qui sont un puits sans fond en besoin de nouveaux vêtements!), je fais quasiment tout moi-même. Comme nous faisons pas mal de lessives, ils n’ont pas besoin d’un milliard de pièces, donc ça fonctionne. Sinon, nous achetons en seconde-main. Pour moi, dans la mesure du possible, je fais moi-même aussi. Et comme cela fait 3 ans que je suis soit enceinte, soit allaitante, je n’ai plus grand-chose à me mettre ! Quant à l’Homme, pour l’instant il n’a pas eu de grands besoins, mais ça va venir bientôt. Nous prévoyons de nous tourner vers une marque éthique (comme Loom, par exemple), pour investir dans des vêtements de qualité qui dureront longtemps.
Pour l’instant, nous n’avons pas le budget pour acheter des tissus bio et tout (si je m’écoutais, je dévaliserais le stock de Mars-elle !), donc je me fournis au magasin de tissu et à la mercerie du quartier. J’adore tous ces petits commerces si vivants !
Nous avons également arrêté le PQ classique pour passer au lavable (j’en ai déjà parlé à deux reprise sur ce blog, ça intrigue souvent !). Et pour ce qui est des protections menstruelles, j’ai abandonné ma cup, qui ne me convenait pas, et suis repassée temporairement repassée aux serviettes périodiques jetables, en attendant d’investir dans des culottes menstruelles. Affaire à suivre.

Et pour ce qui est des transports, je vous annonçais la semaine dernière que nous allons vendre notre voiture : nous ne prenons pour ainsi dire que les transports en commun ou nos pieds, le train pour les plus grandes distances… Et quand nous rentrerons en France, nous louerons sans doute une voiture, pour éviter de prendre l’avion.

Que nous reste-t-il à faire ?
Plein de choses !
Déjà, acheter du dentifrice solide.
Nous avons essayé une recette qui ne nous a pas convaincue, et qui en plus a moisi dans son pot au bout de quelques semaines… Donc on va essayer d’en trouver du tout fait ! Après ça, dans la salle de bain, on devrait être bons.
Acheter davantage bio.
On le sait, c’est meilleur pour la planète. Mais il est parfois difficile de choisir entre du bio plus cher qui vient de plus loin et du local pas bio… On aimerait vraiment se trouver un agriculteur local et bio qui livrerait à Prague (ou qui desservirait notre marché!), mais pour l’instant, avec nos limites en langue tchèque, on n’y arrive pas.
Réduire encore notre consommation de viande.
On a bien progressé là-dessus : viande une fois par semaine, plus du lard ou du jambon dans les pâtes ou la quiche. Mais avec un mari allergique aux légumineuses, il faut bien qu’on ait des protéines, quand même. Ou qu’on trouve une autre solution… Si vous avez des idées, d’ailleurs, on prend ! 🙂
Acheter les objets d’occasion.
Là encore, la limite de la langue est importante… Nous ne savons pas tellement où chercher, et sur le bon coin local, si on ne trouve pas notre bonheur, on est vite coincés faute d’alternatives. Que ce soit pour les jouets des enfants, même s’ils en ont assez peu, ou pour les meubles, on est assez démunis. C’est comme ça que je viens de me faire un coin couture de la mort qui tue en IKEA… Mais pour les enfants, je viens de découvrir une petite marque de jouets en bois super chouettes, fabriqués artisanalement au Nord de Prague, donc les prochains cadeaux d’anniversaire sont tout trouvés ! (Si ça vous intéresse, il s’agit de Pislik).
Trouver (enfin!) une recette de pastilles ou poudre lave-vaisselle
Une qui lave sans laisser de traces blanches sur la vaisselle… On a déjà fait plusieurs tentatives, qui se sont soldées par des échecs. On cherche encore, mais on ne perd pas espoir ! Là encore, je sous ouverte à toutes vos propositions/recettes/astuces !
Trouver une solution à notre problème de laitages
Y aurait-il une autre boutique en vrac pour les produits laitiers, plus proche de chez nous ?
Nous remettre aux couches lavables avec I.
Nous avions réussi à nous y mettre avec P., mais les fesses délicates de son petit frère préfèrent les cochonneries toutes douces des couches du commerce… Du coup on a renoncé pour le moment, mais j’aimerais m’y remettre, peut-être en mettant du talc en plus dans la couche, ou autre…? À voir encore !

Et encore tout plein de choses ! Le compost, le potager, les poules, et tout ce qu’on pourra mettre en place quand on aura trouvé une maison ! 🙂
Bisous ! 🙂
Jehanne
Pour le lave vaisselle, je ne sais pas ce que tu as utilisé. Voici une recette :
4 demi coques de noix de lavage dans un petit sac en coton placé dans le casier à vaisselle ( à la place de la poudre).
Remplacer l argent de rinçage par du vinaigre.
Bon courage
Génial, merci ! Et il faut changer les coques à chaque fois, ou bien est-ce durable dans le temps ?
Merci pour cette précision ! C’est cool, parce que ma maman m’a justement donné des noix de lavage lors de notre dernier passage en France ! Je vais tester du coup ! 😊
Non, tu peux les utiliser plusieurs fois (au moins 3 fois).
Voici un lin qui t éclairera
http://www.noix-de-lavage.be/questions-noix-de-lavage.html