Un week-end au calme à Marianské Lazně

Kolonada Marianske Lazne Fontaine

Le week-end dernier, nous sommes partis sans les enfants pour la toute première fois. Cela faisait plus de deux ans, soit avant la naissance de P., que nous n’étions pas partis en amoureux, et cela commençait à se faire sentir. Alors pour fêter nos trois ans de mariage, nous avons décidé de laisser les enfants à une amie pour tout un week-end, et nous sommes partis nous reposer à Marianské Lazně — Marienbad en allemand —  à 2 heures de Prague.

C’est une très jolie petite ville, située à l’extrême Ouest du pays près de la frontière allemande. D’ailleurs, là-bas, l’Allemand est presque la langue officielle ! Les menus, les indications, les prospectus… Tout est en tchèque, allemand et russe. Rien en anglais ! Pourquoi faire, puisqu’en effet, la population de passage est soit allemande, soit russe.

Marianské Lazně est comme son nom l’indique – littéralement, Les bains de Marie – une station thermale. Plus récente (elle date seulement du XIXè siècle) et moins importante que Karlovy Vary (les Bains de Charles), elle a tout de même une renommée internationale. Et il y a vraiment de quoi. De superbes immeubles Art-Nouveau, qui lui donnent un air de Côte d’Azur, des jardins et espaces verts superbes et parfaitement entretenus, un calme et une sérénité apaisante… Un endroit parfait pour prendre du repos. D’autant plus que la ville n’est fréquentée presque que par des personnes âgées venues faire leur cure annuelle ! On n’est pas dérangés par un voisinage bruyant.

Nous avons découvert avec ravissement l’église orthodoxe Saint Vladimir, avec son iconostase en émail et majolique absolument incroyable. Avant d’être placée dans cette église, construite entre 1900 et 1902, elle avait été exposée à l’Exposition Universelle de Paris en 1900, où elle avait obtenu le Grand Prix de France, plus haute distinction de l’Exposition. Distinction tout à fait méritée, à mon humble avis, à voir le travail superbe et minutieux des artisans. Malheureusement, les photos étant interdites, je ne peux pas vous la montrer ici… Mais vous pouvez en avoir un aperçu par ici.

Nous avons également vu la fameuse Kolonáda, symbole des galettes éponymes fabriqués localement. Construite, comme l’ensemble de la ville, au XIXè siècle, dans un style néo-baroque, elle présente tout de même des spécificités architecturales de son époque, avec l’utilisation du métal dans sa construction et des détails vraiment proches de l’Art-Nouveau. Cela lui donne un aspect très singulier que j’ai vraiment apprécié. En revanche, un vrai « moins » pour les fresques contemporaines qui ornent les deux coupoles : elles ne se marient pas avec le lieu, son ambiance, son style… Autant, je ne suis pas hostile à l’art contemporain, autant je pense qu’il faut savoir en faire bon usage. Et là, c’est raté. D’ailleurs, je n’ai même pas pris de photo…

Face à cette belle colonnade se trouve une fontaine contemporaine, construite dans les années 80, mais étonnement moderne pour l’époque. Aux heures fixes, on peut assister à un spectacle aquatique musical. C’est assez joli à voir ; la fontaine prend « vie », la musique emplit tout l’espace… À voir une fois !

Au cours d’une balade que nous avons faite dans la forêt qui surplombe la ville, nous sommes montés en haut de tour Hamelika, qui offre une jolie vue sur…beaucoup d’arbres ! Construite à l’état de ruine en 1876, elle permettait alors de voir bien plus loin, bien plus large, mais la nature étant ce qu’elle est, la végétation a pris le dessus ! Sur le même chemin, nous sommes aussi tombés sur une petite obélisque au milieu de la forêt. Surprenant ! Elle marque en fait le lieu où Goethe venait s’asseoir pour chercher le calme et l’inspiration pendant ses séjours. Parce que oui, avant nous, il y a eu plein de gens super stylés qui sont venus ici (en toute humilité héhé) : Frédéric de Saxe, Chopin (qui a même son festival, sa maison, son musée et sa rue ici), Wagner, Bruckner, Mahler, Nietzsche, Kafka, Kipling, Twain, Thomas Edison, Pierre de Coubertin, Edouard VII d’Angleterre, le Tsar Nicolas II, François-Joseph d’Autriche, et j’en passe…

La maison de Chopin à Marianské Lazně

Encore plus surprenant, en continuant notre promenade, nous sommes arrivés dans une propriété superbe, qui accueillait, sur sa superbe terrasse au milieu de nulle-part, un petit bistrot, où nous nous sommes arrêtés boire un verre, enroulés dans des plaids pour nous réchauffer (parce qu’il faisait un froid de canard, juste ce jour-là, et qu’on avait oublié nos pulls…). Nous sommes restés longtemps dans ce bel endroit si étonnant, si calme, à parler, à faire des projets, à imaginer la suite de notre vie pragoise… Peut-être mon moment préféré du week-end ! Sans parler de mon coup de cœur pour la maison… Quand je serai grande je l’achèterai! 😉 

Surprise au milieu des bois…

Enfin, notre dernière découverte a été l’église Notre-Dame de l’Assomption (comme l’église où nous nous sommes mariés #lovelovelove), église néo-byzantine du milieu du XIXè siècle. Puis nous avons repris la route de Prague, où nous attendaient nos enfants ! Joie de les retrouver heureux de leur week-end, et heureux du nôtre…

Notre-Dame de l’Assomption

Pour finir en musique, c’est cadeau, c’est romantique, c’est nostalgique, c’est beau, c’est Barbara !

À très vite ! 🙂

Jehanne

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