Visite du MAK de Vienne
(le MAK, c’est le Museum für angewandte Kunst, c’est à dire, le Musée des Arts Appliqués)
Lors de mon dernier passage à Vienne (où habite ma grande sœur vénérée, pour ceux qui ont du mal à suivre ! 😉 ), je suis allée visiter le MAK, sans vraiment savoir ce que c’était. Ma tante me l’avait recommandé, et il y avait une expo sur Koloman Moser, que j’aime beaucoup. Du coup, j’y suis allée sans trop savoir à quoi m’attendre, d’autant que ce n’est pas un musée très réputé hors d’Autriche. Et c’était vraiment une belle découverte.
Il y avait plusieurs choses à voir au MAK à ce moment-là : les expositions permanentes, bien sûr, mais aussi trois expositions temporaires bien différentes.
Les collections permanentes
J’avais, à vrai dire, assez peu de temps à passer au MAK, et comme j’étais surtout venue pour l’expo Moser, je suis passée assez vite sur certaines choses. J’ai néanmoins apprécié la collection de mobilier baroque et rococo, et notamment la reconstitution d’une chambre dans le style baroque. C’est toujours intéressant, je trouve, de voir les meubles « en situation » !

Le MAK possède aussi une collection importante d’arts asiatiques. Je n’y suis pas très sensible, personnellement, mais j’ai beaucoup aimé la muséographie (on ne se refait pas : je ne peux pas m’empêcher d’analyser, quand je visite !). Au sein de ce palais Renaissance qui accueille le musée, des couloirs en bois très rustiques étaient construits, dans l’esprit asiatique (ou du moins, de ce que nous, Européens, percevons de l’esprit asiatique ;)). Les différents objets d’arts sont exposés derrière de larges vitrines, sur lesquelles sont directement écrites les légendes. C’est formidable au niveau du respect des œuvres et de leur perception, parce qu’on est vraiment pas parasités par les cartels. On est directement attiré par les œuvres, et ce n’est qu’ensuite, après la découverte, que l’on se pose la question de la connaissance. Bref, j’ai trouvé ça très réussi, même si je ne suis pas sensible à ce type d’art. Un bon point pour l’équipe de médiation culturelle !
Autre très bon point des collections permanentes : celle du mobilier XXè siècle, là encore extrêmement bien mis en scène par un jeu d’ombres chinoises. Tous les fauteuils, chaises et banquettes sont alignés dans une salle sombre, derrière des panneaux de tissu blanc, éclairés par des projecteurs. La plupart de ces sièges étant de style Art-Nouveau ou Art-Déco, ils sont ornés de nombreuses courbes et ajours, vraiment mis en valeur par cette présentation originale. Cette collection de sièges complète d’ailleurs très bien la salle « Vienne 1900 », qui regorge de trésors de style Jugendstill et Sécession Viennoise : mobilier, affiches, tableaux (#KlimtMonAmour)… Un vrai régal pour les yeux !

Les expositions temporaires
Il y avait pas moins de trois expositions temporaires lors de mon passage. La première, intitulée « Beauty », réalisée par Stefan Sagmeister et Jessica Walsh était vraiment surprenante ! On est accueilli par elle en arrivant au musée, en traversant un rideau de fumée qui nous fait déjà pénétrer dans l’ambiance « noir et blanc » de cette exposition très interactive. En effet, de nombreuses actions sont proposées aux spectateurs pour les faire se questionner sur la beauté : on se voit remettre, à l’entrée, une petite carte avec des jetons, qui nous permettent de voter pour ce que nous trouvons le plus beau entre certains choix : plusieurs paysages, plusieurs couleurs, plusieurs formes… C’est assez amusant, parce que cela nous fait réfléchir sur nos propres goûts, auxquels on ne fait pas forcément attention dans la vie courante. Par exemple, j’ai l’habitude de dire que ma couleur préférée est le bleu. Mais lorsque j’ai dû voter, j’ai voté rouge, parce qu’à cet instant-là, le rouge me semblait plus beau. Et j’ai réalisé qu’en fait j’adooore le rouge.

Il y avait aussi un atelier sympa, qui consistait à diriger un vol d’oiseau projeté sur un grand écran. En tournant des molettes, on pouvait rassembler ou disperser les oiseaux, les faire se déplacer, etc. J’ai trouvé ça super chouette aussi : une prise de conscience des beautés de la nature, proposée de manière ludique. Bref, une bien belle exposition, intéressante et qui pousse à la contemplation et à la réflexion sur notre rapport au Beau et à notre environnement (tant naturel qu’artificiel, puisqu’il y avait aussi des images de villes, de stations de métro, ou autres constructions humaines).
Malheureusement, cette exposition vient de se terminer (je l’ai eue juste à temps !), le 31 mars.
La deuxième exposition temporaire, intitulée « Chinese whispers », m’a quant à elle laissée de marbre, ou presque. Elle présentait de l’art chinois depuis la période de Mao jusqu’à nos jours. Certaines œuvres étaient intéressantes, mais dans l’ensemble, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé.
La dernière expo, en revanche, celle pour laquelle j’étais venue, ne m’a pas déçue ! Pour ceux qui ne connaissent pas Koloman Moser, il s’agit d’un artiste Viennois, dont l’œuvre s’inscrit dans le courant de l’Art-Nouveau, mais dans son style autrichien. Je situe le style de Moser à mi-chemin entre celui d’Alfons Mucha et celui de Gustav Klimt. Moi qui suis fan d’Art-Nouveau, autant vous dire que j’ai sauté sur l’occasion de connaître un peu plus ce grand artiste autrichien. (Pardonnez la mauvaise qualité des photos… La salle était assez sombre, et presque toutes les œuvres étaient sous vitrines, bonjour les reflets !).

De nombreuses de ses œuvres étaient donc rassemblées au MAK : tableaux, esquisses, bijoux, mobilier, affiches… Un vrai bonheur pour les yeux ! Là encore, la muséographie était impeccable, très claire, très pédagogique. J’ai donc pu découvrir de plus près le style Art-Nouveau Autrichien, et notamment, à travers différents tests de Moser, la calligraphie spécifique à ce style. Comme je suis à fond dans une phase calligraphie en ce moment, cela m’a particulièrement intéressée. Je pense faire quelques tests, moi aussi, à l’occasion !


Ce qui m’a impressionnée, aussi, c’est la simplicité des dessins, que l’on peut voir de plus près avec les esquisses : les formes sont basiques, on dirait que c’est facile ! Et pourtant, je serais bien incapable d’en faire autant. C’est ce qui fait un artiste, j’imagine !
L’exposition présentait également un certain nombre de croquis et d’esquisses réalisées par Moser pour la création de vitraux. C’était absolument fascinant de voir le travail préparatoire de telles réalisations ! Cela permet de voir de plus près les innombrables détails présents dans ces œuvres d’art si particulières que sont les vitraux.

L’exposition Koloman Moser était ouverte jusqu’au 22 avril.
Bref, si vous passez à Vienne, et que vous voulez sortir un peu des sentiers battus, faites un tour au MAK, vous ne serez pas déçu !
Informations pratiques
Le MAK est situé Stubenring 5, 1010 Wien. Accessible à pieds depuis le quartier de la Cathédrale, vous pouvez aussi y accéder par le métro ou le tram, station Stubentor.
L’entrée plein tarif est à 12€, le tarif réduit est à 10€. Le musée est ouvert pour un nocturne tous les mardis, de 18h à 22h, pour 5€.
L’exposition Chinese Whispers est ouverte jusqu’au 26 mai.
Quelques dernières photos des œuvres de Moser, pour finir sur une touche de beauté…
À plus !
Jehanne
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